Pourquoi se laisse-t-on manipuler ? Par manque de confiance en soi ? Par candeur ? Par espoir ? C'est ce que je vais essayer de décortiquer ici.
Très clairement, je suis dispersée sur mes envies depuis quelque temps. Mon problème, c’est d’avoir trop d’idées qui fourmillent incessamment. Et de ne pas savoir renoncer. Parce qu’évidemment, choisir c’est renoncer. J’ai aussi un second problème, c’est que je déteste être subordonnée à quoi que ce soit. C’est probablement pour ça que j’ai quitté mon job en septembre. Les règles, ça me saoule. Je ressens un besoin furieux d’être libre. Ce qui m’amène à m’excuser pour le retard de cette newsletter, quand j’ai pas envie j’ai pas envie, ça passe pas. Et quand soudain, je veux écrire et partager, je m’y mets avec plaisir. Je pense que ce qui me bloquait par rapport à l’écriture de cette newsletter est que, fondamentalement, je me demandais quel était le fil conducteur.
Quel est le lien entre tous les sujets que je veux évoquer ?
Le sentiment d’être une victime
La manipulation
La jalousie
Rompre une amitié
Un mauvais voyage à Amsterdam
Derrière tous ces sujets, il y a un dénominateur commun. J’ai creusé et je l’ai trouvé : le manque de confiance en soi. C’est un sujet que j’adore, parce qu’il est nécessaire. Nous sommes nombreux à être concernés. Et en même temps, il me débecte parce qu’il suppose des mauvaises expériences, de la faiblesse, de la souffrance.
Il n’y a pas si longtemps, une nouvelle amie, que je connais encore peu mais dont j’aspire à me rapprocher m’a dit qu’on peut déceler sur mon visage mon manque de confiance en moi. Afficher ses faiblesses is the new sexy, et pourtant, je me suis sentie profondément vexée. Parce que je ne veux ni être candide ni manquer de confiance en moi.
Dans le même ordre d’idées, je suis allée à la montagne il y a une semaine. Alors que je glissais tranquillement sur ma planche, un type m’a criée dessus sur une piste. Il m’a dit, en anglais, que je devais “regarder derrière moi” parce qu’il arrivait et que je l’avais gêné. J’ai répondu que je ne pouvais pas regarder derrière moi, qu’en ski ou en snowboard, la priorité est à la personne qui se trouve devant, exactement comme en voiture. On a continué à argumenter jusqu’à ce que je devienne agressive, puis que lui devienne méchant. Il m’a dit : “You look stupid, but it doesn’t mean that you need to act stupid”. J’ai balbutié, je ne savais pas quoi répondre, sa remarque a éveillé un doute en moi, celui du manque de confiance. Soudain, je me suis demandé si j’avais vraiment l’air stupide, et peut-être était-ce pour cela que j’ai été manipulée assez souvent dans ma vie ? Peut-être que Gérard, le type qui m’a harcelée au collège, a commencé à s’en prendre à moi parce que j’ai l’AIR STUPIDE. C’est irrationnel, je le sais, mais cette remarque m’a désarçonnée.
Peut-être parce que je ne veux ni être stupide, ni avoir l’air naïve, bête. Je voudrais avoir l’air super confiante, forte, inébranlable, comme le personnage un peu bitchy de Madeline dans la série La chute de la maison Usher. Mais entre la volonté et la réalité, il y a parfois un gouffre.
Ça m’amène à évoquer le sujet de cette newsletter tardive, la manipulation. Pourquoi est-on manipulé ? Qu’est-ce qui fait qu’on se laisse manipuler ? Le manque de confiance en soi ? L’espoir ?
Attention, certaines des anecdotes qui vont suivre peuvent choquer. Mais écrire pour moi, c’est dire la vérité des émotions, le désespoir, être au plus près de la réalité, même si elle est dégueulasse et sordide.
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