Avez-vous déjà eu le sentiment d'avoir frôlé la mort ?
On voit la mort partout dans les médias. L’actualité, tragique. Les films. Ceux qui mettent en scène ces héros qui frôlent la mort, qui la fixent sans ciller, qui la contrent in extremis.
La mort peut sembler être un sujet glauque, pourtant, elle fait partie de la vie.
Comme dirait mon cher Stephen King :
“La mort faisait partie de la vie. Et, si l'on n'acceptait pas cette vérité-là, on ne comprendrait jamais rien à la vie. L'idée de sa propre mort est difficile à comprendre, mais elle n'est pas intolérable.”
N.B. 1 : Pas d’inquiétude, cette newsletter ne sera pas triste, mais pleine de suspense, à la manière d’un thriller et pleine d’humour (vous aurez le droit de rire de moi).
N.B. 2 : Certains passages me feront probablement passer pour une cinglée. Tant pis.
Alors, prêt.e ?
L’an dernier, j’ai eu la chance de découvrir les magnifiques plages de l’Île Maurice. Lors d’une sortie en bateau sur un îlot adjacent, en face de Grand Bay, j’ai pu admirer le spectacle des vagues qui se déchaînaient : un camaïeu de bleu, rehaussé ça et là par une écume blanchâtre. Devant nous se dressait un monticule, une falaise érigée sur la roche brune, saupoudrée de quelques touffes de vert, une végétation sèche, qui confirmait la présence d’une vie sur cette île déserte.
Le bateau a été immobilisé. Mes amis ont plongé dans l’eau noire et tumultueuse. Il faisait chaud même si un léger vent faisait danser ma chevelure et plaquait quelques mèches devant mes yeux. L’océan était hypnotisant, qu’il s’agisse de sa couleur, du mystère que suscitait la profondeur et ses ténèbres, mais aussi du rythme lénifiant de ses vagues qui se soulevaient inlassablement pour se casser quelques mètres plus loin. Mon corps s’est enfoncé dans l’eau en fendant la surface. J’ai nagé sur quelques mètres, légère. La sensation sur la peau était délicieuse. Progressivement, je n’ai pas remarqué que le courant m’éloignait du bateau. Lorsque je me suis retournée, j’ai réalisé que le bateau se trouvait loin et que les vagues, de plus en plus fortes, me poussaient vers le corail. J’ai tenté de lutter, de nager à contre-courant, mais je n’y arrivais pas. Je m’essoufflais. Le corail a coupé mes jambes à plusieurs endroits. Sensation de piqûre. J’ai essayé, de nouveau, de me rapprocher du bateau, mais mon corps restait sur place et mes poumons me brûlaient. De petites étoiles tournaient devant mes yeux, j’avais du mal à respirer et je me souviens avoir pensé : “C’est con, je pourrais me noyer et les autres se rendront compte que j’ai disparu trop tard”. J’ai repris mon souffle une minute, mais j’étais fatiguée et découragée. L’une des nombreuses voix de ma conscience s’est animée entre mes tempes, comme à chaque fois que je suis dans le dur et que ma vigueur s’amenuise.
-Qui es-tu ?
-Hanna.
-Hanna comment ?
-Hanna fucking Hanna.
-Et Hanna fucking Hanna se laisse-t-elle sombrer dans la mer comme une merde ?
-Non.
-Alors bouge-toi, Hanna fucking Hanna ! BOUGE-TOIIIIIIIIII !
Ma respiration s’est apaisée, et je suis passée sous l’eau pour contrer la gifle constante des vagues. J’ai regagné le bateau en hyperventilation, les jambes en sang, bien vivante.
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