Mes contrariétés, problèmes, histoires de solitude, d’erreur, de honte ou de chagrin. De celles qu'on ne met pas en avant dans un joli post LinkedIn. De celles qu'on n'immortalise pas sur une photo retouchée puis postée sur Instagram. Racontées sans fard, parce que les obstacles sont parfois plus intéressants que les succès. Une fois tous les 15 jours. Pour ceux qui aiment lire entre les lignes des vies un peu bancales.
Dompter ses émotions, ne pas les dévoiler. Serrer les dents quand ça fait mal. Ne pas laisser apercevoir à l’autre que la façade se craquèle, ravaler les larmes. Sourire même quand ça va pas. Ne jamais offrir les brèches qui fissurent notre âme à la vue, au risque qu’une personne malveillante, semblable à un virus, y pénètre pour vous infecter.
J’ai toujours trouvé cette question épineuse : comment rompre une amitié ? Il n'y a pas de bonne réponse, pas de manuel ou de guide de survie. C’est pourquoi, je suis une ghosteuse amicale en puissance : je préfère laisser le lien s'étioler plutôt que de faire du mal. J'ai le coeur trop tendre.
La jalousie est un très vilain défaut, dit-on. J’ai eu envie de décortiquer la jalousie, ce poison, peut-être de manière cathartique : j’ai honte, mais je suis souvent jalouse. C’est difficile de l’avouer. Tout de suite, cela fait de moi une personne vile.
Pourquoi se laisse-t-on manipuler ? Par manque de confiance en soi ? Par candeur ? Par espoir ? C'est ce que je vais essayer de décortiquer ici.
1995 J’ai cinq ans, ma sœur en a deux. C’est le jour de la photo à l’école maternelle dans laquelle nous sommes scolarisées. Le photographe me fait entrer dans la pièce et me propose un siège. Il s’adresse ensuite à ma sœur et lui dit, en me désignant d’un mouvement du menton « Viens, mets-toi à côté de ton frère ». Ton frère. Frère. FRÈRE.
À l'issue d'une soirée à Paris, je me rappelle être montée dans un Uber et avoir vécu une expérience singulière. Comme j'étais de bonne humeur et un peu éméchée, je me suis mise à échanger avec le chauffeur, un Sénégalais très enjoué. Il pleuvait ce soir-là et je me souviens des larmes de pluie qui glissaient le long des vitres.